L. 4 Les défis éco et sociaux de l'Afrique

Publié le par M.Belmessaoud

Leçon 4 : Les défis économiques et sociaux des nouveaux Etats

 

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Les nouveaux État sont confrontés aux difficultés liées au sous-développement qui caractérisent l'ensemble du Tiers-monde. Leur situation s améliore au cours des années 1960 et 1970 mais s’avère trop fragile pour faire face à la crise mondiale. Les Africains font face à des conditions sociales difficiles: aux faiblesses économiques et aux contraintes imposées par les régimes autoritaires s’ajoutent les effets de l'explosion démographique et d'une urbanisation rapide.

 

Quels handicaps économiques les nouveaux Etats doivent-ils surmonter ? Quels sont les aspects sociaux du sous-développement africain ?

I) Héritages coloniaux et politiques de développement

 

1) Des économies tournées vers l’exportation          Docs 1, 5 p.106-107.

 

Les États doivent compter avec l'héritage de la période coloniale. La décolonisation laisse des économies fondées sur l'exportation d'un produit dominant (donc très sensible aux fluctuations des prix mondiaux) : matières premières ou produits issus de cultures spécialisées (arachide au Sénégal, café et cacao en Côte-D’ivoire...). l’essentiel de la population active travaille dans l'agriculture. La quasi-absence d'industrialisation oblige les nouveaux États à importer leurs biens de consommation, notamment d'Europe. Les anciennes métropoles jouent également un rôle déterminant à travers le maintien des zones monétaires (franc CFA dans l'ancienne Afrique française et à Madagascar) et l'aide économique.

 

2) La politique d’industrialisation                              Doc 2 p. 106

 

Des politiques de développement sont rapidement lancées. L'industrialisation en constitue généralement la priorité. L’État intervient toujours dans l'économie, quelles que soient les options retenues par les dirigeants (libéralisme comme en Côte-D’ivoire ou socialisme à l'africaine comme en Tanzanie). Il impose la planification économique, fixe une politique douanière et monétaire, agit sur les prix. Il est aussi le premier employeur. Pour financer leurs projets, les États sont contraints de négocier des subventions et des crédits auprès des anciennes métropoles et des organismes financiers internationaux comme la Banque mondiale.

 

II) La difficile intégration économique internationale

 

1) Un développement contrasté                                Docs 3, 4 p. 106

 

Les résultats des politiques de développement sont très contrastés. L’industrialisation a partout progressé et certains pays ont connu une croissance économique spectaculaire, à l'image de la Côte-D’ivoire dans les années 1960. Les quelques actions en faveur du développement touristique sont prometteuses, comme au Kenya. Mais les expériences

socialistes sont toutes soldées par des échecs, en raison de difficultés de gestion. Le hasard a voulu que les années 1970-1990 correspondent à une grave période de sécheresse : les famines se sont alors multipliées, et leurs effets ont été aggravés par les guerres et des politiques de villagisation qui ont accentué la détresse des populations (Tanzanie, Éthiopie, Somalie).

 

2) Le poids de la dette                                             Doc 4 p. 109

 

Les économies restent très dépendantes du commerce extérieur. Le marché intérieur demeure étroit. La baisse des prix des matières premières diminue les revenus des États et rend difficile dans les années 1970 le remboursement des emprunts : beaucoup d'États connaissent de graves problèmes d'endettement et sont contrains d'adopter des plans d'ajustement structurel.

3) Un poids faible dans les échanges commerciaux mondiaux             Doc 6 p. 109

 

À la fin des années 1980, l'Afrique subsaharienne reste faiblement intégrée aux circuits économiques mondiaux. La part de l’Afrique dans les échanges internationaux tend à diminuer. Dans de nombreux pays, la balance commerciale est déficitaire. Si les anciennes métropoles restent des partenaires économiques importants, les accords de Yaoundé (1963, 1969) et de Lomé (1975) permettent l'ouverture vers d'autres États européens.

 

4) Le poids du secteur informel

 

Enfin, les filières parallèles n'ignorent pas l’Afrique noire : le trafic international des armes, payé par la contrebande du diamant et des métaux précieux, alimente largement les conflits internes au continent. L'économie des États africains est caractérisée par le poids du secteur informel. Ce dernier peut représenter la moitié de la production, de la consommation et des revenus, dans les cas du Congo ou du Sierra Leone. Surtout investi par les femmes et les jeunes, il permet d'assurer aux plus pauvres un accès à un niveau de consommation minimal.

 

 

III) Des sociétés en mutation

 

1) Une croissance démographique spectaculaire       Doc 5 p. 105

 

La croissance démographique est particulièrement forte. En 1980, l’Afrique Noire compte 300 millions d'habitants : deux fois plus qu'en 1965. La natalité reste élevée tandis que la mortalité diminue. Mais les pathologies infectieuses ou parasitaires (tuberculose, malaria) et les nouvelles maladies, comme le sida, font des ravages. En 1990, 46 % de la population a moins de 15 ans, ce qui pose le problème de la formation, même si la scolarisation progresse partout de façon importante.

 

2) L’attraction de la ville                                          Doc 3 p. 104

 

La croissance des villes explose. Elle est en partie due au fort exode rural en direction des capitales et des centres économiques. Le nombre d'habitants d'une ville comme Kinshasa est ainsi multiplié par dix entre 1960 et 1980. Les villes millionnaires se multiplient et certaines, à l'image d’Abidjan, deviennent de puissantes métropoles régionales. Dans de nombreux cas, l'accroissement de la population urbaine pose des problèmes de logement (les quartiers d'habitats précaires se  multiplient), de transports et de ravitaillement.

 

3) L’émigration                                                         Docs 2, 4 p. 104

 

Les écarts entre les groupes sociaux se creusent. La pauvreté touche une part grandissante de la population au cours des années 1980. Les conditions de vie se détériorent. L’augmentation des ressources, permise par les progrès agricoles, ne suit pas celle de la population, d'où la dépendance alimentaire. L’émigration constitue une réponse à ces difficultés.

 

Conclusion

 

Pays du Tiers-monde, les nouveaux Etats sont confrontés à des difficultés économiques très importantes. La politique interventionniste des dirigeants dans les années 1960-1970 créent une certaine euphorie. Mais la crise des années 80 et le poids de la dette empêchent ces pays de décoller.

Aux faiblesses économiques s’ajoutent les difficultés sociales. Les Etats d’Afrique connaissent une augmentation très forte de leur population. L’urbanisation est rapide et mal maitrisée. Les ruraux, à la recherche d’un meilleur confort viennent en ville s’entasser dans les bidonvilles. L’économie informelle occupe une part très importante et beaucoup de pauvres subsistent grâce aux aides venues de l’extérieur. 

 

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