L 2 : L'émancipation des peuples africains
Leçon 2 : l’émancipation des peuples africains
Les indépendances d’échelonnent sur plus de trente-années, mais la période 1957-1965 est la plus marquante.
Par quels moyens les peuples africains se sont-ils émancipés ?
I) L’anticolonialisme
1) De nouvelles élites africaines nationalistes Doc. 5 p. 99
Les progrès de l’instruction et de l’urbanisation ont suscité l’émergence de bourgeoisies indigènes au sein desquelles se recrutent les dirigeants des mouvements nationalistes. Certains ont siégé dans les assemblées locales ou nationales. Par exemple : l’Ivoirien Félix Houphouët Boigny et le Sénégalais Léopold Sedar Senghor ont été députés et ministres en France entre 1946 et 1960. En revanche, les nationalistes des colonies belges et portugaises n’ont pas été associés à l’administration de leurs territoires.
2) Les modalités d’action Doc. A, B
Les nationalistes privilégient l’action légale. Dans les empires britannique et français les réformes de l’après guerre leur permettent d’organiser des associations de toute nature : syndicales, politiques, culturels ex : « la négritude ». Les moyens d’action sont variés : grèves, manifestations, élections. Mais la violence n’est pas exclue, comme en 1952 au Kenya, en 1955 au Cameroun. En Afrique australe, les nationalistes recourent à la lutte armée devant l’intransigeance des métropoles.
II) Les émancipations massives des années 1950 et 1960. Doc. E : la décolonisation en Afrique
1) Les émancipations préparées par une large autonomie interne Doc. 1,2 p 100
Le R.U et la France s’efforcent de conserver leurs positions en Afrique tout en cédant aux revendications d’indépendance. En 1957, la Gold Coast ( Ghana, colonie britannique) est la 1ere à obtenir son indépendance. En France dès les années 1956, des assemblées législatives et des conseils de gouvernement sont créés dans chaque colonie ; en 1958, la nouvelle Constitution française prévoit le passage à l’indépendance. En 1960, les deux plus grands empires coloniaux d’Afrique ont disparu.
2) Le cas du Congo belge Doc. 2 p 102
Les élites locales sont peu nombreuses, mais stimulés par l’évolution des empires voisins ; en 1960, la situation est explosive et la Belgique se retire rapidement, laissant en juin 1960 des Congolais divisés entre gouvernements rivaux qui refusent l’autorité du pouvoir central. Cinq années d’une guerre civile meurtrière suivent l’indépendance.
III) Les émancipations tardives
1) Les guerres de l’empire portugais Doc C : l’indépendance de l’Angola en 1975.
La dictature portugaise réprime durement la contestation qui se développe dès les années 1960 en Angola, en Guinée Bissau et au Mozambique. Mais l’accroissement des dépenses militaires et l’envoi de troupes de plus e plus nombreuses sur le terrain suscitent le mécontentement de la population qui renverse le pouvoir de Lisbonne en 1947. C’est ce qui permet l’émancipation des colonies portugaises en 1975.
2) Vers la fin de l’apartheid en Afrique du Sud Doc. 6 p 103 + Doc D : la libération de Nelson Mandela en 1990
Les années 1970 et 1980 ont été marquées par des grèves, des émeutes, des manifestations durement réprimées. Mais à la fin des années 1980 les mesures de boycott mises en place par la communauté internationale ainsi que la fin de la guerre froide permettent une évolution rapide : les mouvements nationalistes noirs sont légalisés, Nelson Mandela est libéré, la ségrégation est progressivement abolie. La Namibie devient indépendante en 1990 après 20 ans de conflit avec l’Afrique du Sud.
Conclusion
L’anticolonialisme permet l’émergence des élites africaines favorables à l’émancipation de leurs pays. Entre les années 1950 et 1960, beaucoup de pays africains obtiennent leur indépendance puis ce sont les colonies portugaises et l’Afrique du Sud qui ferment la marche en 1975 et 1990.